Installation ministérielle.

La jeune femme qui n'avait quitté des yeux son interlocuteur détourna rapidement son visage vers la porte lorsque les coups se firent entendre.

*Mais qui cela, peut-il bien être? On ne peut jamais être seul nul part.*

Malgré l'agacement qui coulait dans ses veines, on ne pouvait lire dans ses yeux que de la curiosité. Elle regarda furtivement le ministre avant de reporter son attention sur la porte.

Tout ce qu'elle savait c'est, selon les frappes faites précédemment, il s'agissait d'un homme derrière cette porte. Elle reporta alors son regard sur Tötchenheim.

"Vous usiez me dire que vous attendiez quelqu'un, je ne vous aurais pas fait l'affront de venir vous subtiliser votre temps et votre énergie. C'est bien dommage, j'aurais tant aimé faire la connaissance de l'homme qui dirige, d'une main de faire, les personnes qui permettent à notre nation d'être ce qu'elle est."

Elle étouffa un soupir, plus d'agacement qu'autre chose, à l'aide de son mouchoir.

"Hélas j'ai bien peur que nous devions reporter cette rencontre à une prochaine fois. Je ne voudrais pas que vous fassiez attendre une personne dont la présence est sans doute plus importante que la mienne."

Si elle avait dit cette dernière phrase c'est parce qu'elle se doutait bien qu'elle ne fut une des seules personnes à venir au Palais des Maréchaux juste pour "faire connaissance".

"Je ne vous oublie pas, et je reviendrais vous voir, très rapidement. Mais je dois vous laisser continuer votre travail d'autant plus que je ne désire pas faire patienter une personne qui désire, de toute évidence, vous parler."

Elle reprit la cape qu'elle avait posée sur une chaise et elle la posa sur son bras.

"Au plaisir de vous revoir très rapidement.", fit-elle avec un sourire.

Elle se dirigea vers la porte et ouvrit cette dernière, ne laissant point le temps au ministre de lui répondre quoi que ce soit.

Elle se retrouva nez à nez avec un homme, sans doute un de ses hommes avec lequel elle devrait aussi parler pour mener sa propre mission à bien. Elle sourit à cet homme.

"Monsieur, je vous laisse le ministre. Excusez le temps d'attente devant cette porte, mais je l'ai légèrement retenu."

Elle enfila sa cape et mit la capuche, se contre-fichant de savoir si cet homme l'avait ou pas reconnut, se contre-fichant de savoir si, oui ou non, il aurait désiré lui dire quelque chose. Puis elle partit dans les mêmes couloirs qu'elle avait empruntés pour venir jusqu'au bureau du ministre.

Arrivée dans la cours, elle vit bon nombre de soldats, qui semblaient tous la regarder avec une certaine curiosité. Alors qu'elle marchait sa capuche tomba sur ses épaules, hasard? non, elle désirait que tous les regards se tournent vers elle. Et cela marcha. Elle ne sut pourquoi, mais ce regard d'envie posé sur elle par plusieurs hommes à la fois, bien qu'elle l'ait déjà eut plusieurs fois, lui redonna le moral.

Au milieu de tous ce hommes, son cheval vint à sa rencontre. Elle le grimpa à nouveau en amazone. Et disparut dans la nuit.

Le Ministre avait a peine commencé à discuter avec sa jeune visiteuse impromptue qu'a nouveau on frappait à la porte de son bureau, cette fois d'une maniere beaucoup plus abrupte.
La maitresse de l'Empereur sembla soudain inquiete d'etre surprise en ces lieux, murmura quelques salutations a son hote et quitta furtivement son bureau, pour se fondre a nouveau dans les brumes de la Ville.

Tötchenheim se rendit a nouveau pour ouvrir les portes de son bureau , decouvrant cette fois le Maréchal Davout, en tenue de campagne, ayant visiblement chevaucher directement de Vendée jusqu'aux ministeres des armées.
Le Ministre etait quelque peu enervé que le militaire ne se fut annoncé, mais son propre parcours de capitaine l'empechait de trop s'en formaliser. Certaines informations ne souffrent aucun retard protocolaire.
Le Ministre fit signe au Maréchal d'entrer et lui indiqua un siege , en face de sa table de travail.


"Et bien, Mon cher Davout, déja de retour de Vendée ? Comment donc vous en etes vous donc sortis finalement avec ces soi-disants espions anglais ? Avez vous ramené des preuves d'une implication de Londres dans toute cette histoire ?"

Apres plusieurs heures de discussions avec le Ministre ,le Marechal Davout fini par prendre congé de son hote. Le chef de cabinet avertit alors le ministre que Mr. De Ghelderode etait passé entretemps.

"Vous auriez du me prevenir immediatement"

Apres quelques remontrances , le Ministre prit sa cape , descendit les marches du grand hall , et indiqua a son escorte, qui l'attendait deja.

"Cocher , en route vers le ministere de la Police, schnell."

La caleche , escortée de deux dragons, s'eloigna rapidement dans les rues de paris.
[topic clos]