la belle à la taverne

la nuit tombait, et la belle, habillée en honnête et modeste commerçante, marchait dans les ruelles ...
elle avait rennoncé à arriver en calèche de louage, et, vétue d'une cape de drap gris, elle trouva la taverne... à sa taille elle avait glissé, armé, le beau pistolet de feu le Comte de Chadirac, et ceal la rassurait. Elle se savait la main sûre !
Elle arriva à la porte. L'endroit, vu de l'extérieur, lui semblait, à elle, habituée des salons, peu amène ... même si elle savait que l'on ne devinait pas la Dame sous ses habits mesquins, et était rassuré par le fait d'y entrer armée, elle savait aussi que ces lieux ne sont pas faits pour elle et ses semblables... mais à un message du "Bossu de l'Empereur" on ne pouvait déroger, si on avait l'intention, comme elle, de devenir proche du pouvoir...
- courage se murmura-t-elle
elle entra ....

La Taverne etait pleine a cette heure ou les artisans avaient achevé leur journée et venaient boire un dernier verre , ripaillant en se racontant les dernieres cocaseries de la journée.
Le houblon et les conversations allaient bon train dans une atmosphere enfumée, qui paradoxalement permit a la courtisane , sous on deguisment, de se deguiser jusqu'a une alcove reculée , ou un homme venait de lui faire signe.

Ce n'etait pas le bossu ,mais quelque chose en lui, dans son attitude , revelait qu'il ne s'agissait pas seulement d'un soudard esseulé.
L'homme se pencha vers Diane, malgré le brouharah des convesrations, et enonca lentement:

"Mon maitre n'a pas pu se liberer , ma Dame. Un imprévu du dernier instant, qu'il eut été difficile d'interrompre sans attirer l'attention. Je suis Jean Dermognac , l'un de ses plus fideles serviteurs, et c'est au nom de mon maitre que je vous entretiens de l'affaire urgente pour laquelle il vous avait mandé de maniere si peu orthodoxe".

L'homme s'interrompit un instant.

" Ma Dame, on en veut à la vie de l'Empereur. Un complot se trame en ce moment meme au sein du palais."

Le serviteur s'interrompit à nouveau, afin de voir la reaction qu'allait t'inspirer ses derniers propos.

uhm... l'affaire semble d'impotance... rien que ça, la vie de Son Altesse Impériale... mais pourqoi un rendez-vous, ici, souci de discrétion...elle regarda l'homme, ses beaux yeux semblant scruter son interlocuteur.

- soit, Monsieur Dermognac, l'affaire est d'importance, mais en quoi, et surtout comment une frèle jeune femme peut-elle aider à déjouer ce complot.. si complot, il ya, et sur ce point, je ne puis que vous croire, qui en est à l'origine ?

elle se remémora ces amis de feu sob Père, le Comte, elle savait que ces derniers avaient toujours l'illusoire et stupide espoir de mettre sur le Trône un des frères de feu le Roi... Ellle savait aussi que d'anciens révolutionnaires en voulaient à l'Empereur d'avoir instauré l'Empire, la République survivait dans certains coeurs...

- Dites m'en plus, Monsieur, votre Maitre m'a prise à son service et je ne le décevrai pas ...

Le jeune serviteur nota que Diane acceuillait la nouvelle avec sang-froid, sans paraitre le moins du monde surprise. Il faut dire que les complots etaient monnaie courante à cette époque . La nouvelle etait toutefois d'importance.
"Tout le problème est là , Ma Dame. Nous n'en connaisons pas les investigateurs. Mais mon maitre a rassemblé plusieurs indices, grâce à des sources dont il n'a voulu me faire part, et ceux-ci convergent vers l'hypothese d'un complot, au sein meme du Palais. C'est forcement un habitué des lieux qui doit en etre l'instigateur, ou alors un visiteur régulier, assez proche pour connaitre les habitudes de l'Empereur.
Nous sommes certains qu'il ne s'agit pas d'une tentative exterieure, sinon, ce serait avec le Ministre de la police que mon maitre se serait entretenu."

Il y eu un éclat de voix dans la salle, suivi d'un rire gras puis de choppes qui s'entrecognent. Les propos échangés à demi-voix dans l'alcove contrastaient de maniere saisisante avec l'atmosphere joyeuse de la salle , à cents lieux de tout idée de complots ou autres trames retorses...du moins en apparence.

"Nous avons besoin de vous, Ma Dame, car le Ministre de la police ne peut intervenir au sein meme du palais sans preuves formelles. Cela creerait un véritable scandale. Quant à mon maitre, il ne peut enqueter lui meme , de par la discretion necessaire à sa position.
Vous etes la mieux placée , de par vos contacts et votre habilité, pour mener discretement une enquete , au sein meme du palais et de son entourage.
Entretenez vous avec les habitués, cherchez certaines attitudes inhabituelles, notez les propos étranges , signalez tout fait qui puisse vous paraitre mener à une piste. Vous etes presque notre dernier recours ma Dame. Nous avons vraiment besoin de votre aide, au nom de Sa Sainteté l'Empereur."

Jean Dermognac semblait maintenant presque supplier la courtisane.

" Une derniere chose. Surtout, ne parlez pas de tout cela à l'Empereur. Mon maitre ne tient pas a inquiter l'Empereur, que cela se ressente et se voit dans ses habitudes, au risque d'alerter les comploteurs et de les inciter à précipiter leurs plans."

A ta grande surprise , le jeune homme te saisit par le poignet, croisant ton regard de l'eclat de ses yeux sombres ou luisait une ferveur étrange.Sa main etait douce et chaude à la fois.

" Je vous conjure d'accepter... Ma Dame. ....
Quelle réponse doisje rapporter de votre part à mon maître ?"

la belle eut un frémissement quand le jeune homme lui pris le poignte, il semblait très troublé, et son trouble, du coup, si présent et pressant, devenait communicatif...

elle ne savait que dire...sinon

-Euh, oui, je peux tenter de découvrir qui dans ce grand Palais complote... même sans piste de prime abord... j'avoue...un léger rosissement sur ses joues pales .. j'avoue ne pas vraiement savoir comment débuter cette "mission", dont, de plus, l'extrème secret me trouble ...Mais, je vais de ce pas passer une tenue plus appropriée et me rendre aux Tuileries, voir ce que je peux découvrir ... comment dois-je vous...elle baissa un petit instant ses beaux yeux recontacter ?

elle retira sa main, doucement mais nettement, semblant désaprouver ce contact physique

Jean Dermognac sembla soudain réaliser l'audace de son geste et retira sa main ,avec l'air confus d'un jeune enfant . Mais il reprit aussitot:

"Vous etes la plus apte à découvrir cette intrigue.Je ne peux que vous conseiller de parler aux domestiques , aux fonctionnaires, ainsi peut etre avant tout au capitaine de la garde, qui s'occupe de la sécurité du palais. Ne changez pas de maniere trop visibles vos propres habitudes , ce qui eveillerait les soupcons, mais apprenez le maximum sans avoir l'air d'y preter attention.
Je sais que c'est une tache delicate, mais le Bossu est quelque part dans l'oùmbre, et vous aidera autant qu'il en est capable.
"

Le jeune homme se leva soudainement , hésita à prendre la main de Diane pour la saluer, puis se reprit et la salua d'un revers de son chapeau.

"Bonne chance , Ma Dame. Je dois aller rendre compte à mon maitre. Je vous recontacterai bientot, ne cherchez pas à me trouver, la discrétion fait partie des qualités que le Bossu exige de lui comme de ses employés.
Puisse votre enquete etre couronnée de succes...il en va de l'Empire."


Sur ces derniers mots, quelque peu mélodramatiques, le jeune serviteur s'eloigna rapidment dans la foule de la taverne, sans meme que Diane aie le temps de lui dire autre chose.
La courtisane se trouvait desormais seule à la table de la taverne.