Mélancolie du temps passé

Bonjour mademoiselle.

C'était le voix d'un jeune homme, encore plus jeune qu'elle. Timide, et bien peigné.


Euh... Excusez moi, mais... Euh... On m'a envoyé vous dire que le conseiller du roi, celui que l'on nomme le Bossu a besoin de vous parler. Il essaiera de vous voir dans la journée. Voilà mademoiselle.
Une fois que vous serez prête, allez faire dire de le chercher. Je m'en occuperai personellement.

Puis le jeune homme sorti de la chambre, comme il était venu, sans faire de bruit. Comme beaucoup il avait été très touché de voir la beauté de la jeune femme.

Mon dieu, que certains hommes sont chanceux...

Dit-il à voix basse, puis il se plaça juste devant la porte, debout, attendant qu'elle vienne le sollicité.

Lucie, un peu surprise d'entendre une voix alors qu'elle n'avait pas entendu précédemment des pas, cessa tout de suite de chanter et se retourna en douceur vers le jeune homme. Elle lui fit un doux sourire et se contenta d'acquiescer aux dire du jeune homme.

Elle le regarda ressortir sans qu'il ne lui ai vraiment laissé le temps de répondre quoi que ce soit. Et lorsqu'il eut fermé la porte, elle comprit pourquoi elle ne l'avait pas entendu rentrer il avait été très discret, presque trop d'ailleurs.

Elle se demanda quelques secondes pourquoi ce cher Bossu voulait la voire. Puis elle se résolut à se dire que quelque soit la raison elle le saurait plus vite si elle se préparait plus rapidement.

Elle se releva, se maquilla sommairement, était donné qu'elle n'aimait pas se maquiller, mais il était d'usage chez les dames de la "haute société" de se maquiller.

Elle se regarda dans une glace, rajusta sa robe, enfila des chaussures, replaça une mèche derrière l'oreille puis elle s'avança vers la porte.

Lorsqu'elle eut poussé cette dernière elle fut surprise de voir le jeune homme derrière. Décidément elle ne s'y ferrait jamais à cette vie ou on avait plus rien besoin de faire à part parler. Elle le considéra quelques secondes, toujours souriante puis elle lui parla enfin.

"Tout d'abord, je n'ai pas eut le temps de vous le dire précédemment, mais je vous remercie de m'avoir avertie. Ensuite je suis prête, vous pouvez aller quérir le Bossu.", fit-elle avec cordialité.

Elle regardait toujours le jeune homme, avec le même sourire sur les lèvres, en attendant qu'il ne parte.

D'accod mademoiselle, j'y vais tout de suite !

Le jeune homme parti à la hâte... D'un pas sir rapide qu'il failli renversé la femme de chambre.
Au bout de quelques minutes, le jeune homme revint, seul.

Excusez moi mademoiselle, Le Bossu n'est pas là, il a du partir rapidement au palais de la Place des Maréchaux, à ce qu'on m'a dit. Mais il a laissé cela pour vous.

Le jeune homme tendi une feuille blanche, non plié sur laquelle figurait l'écriture du conseiller, ainsi qu'un petit rouleau cacheté du sceau de l'empereur.

Lucie commença par remercier le jeune homme, et s'enferma dans sa chambre. Puis elle lu le courrier.

Cher Mademoiselle,
je n'ai pas la chance de vous voir ce soir, mes affaires m'appellent auprès de notre gouvernement. Sachez cependant que si vous avez besoin de quoi que se soit n'hésitez pas, je suis votre humble serviteur. J'en arrive à ma demande qui m'a poussé à aller vous chercher. Je suis mal à l'aise pour vous parler de ce genre de chose, mais l'empereur m'a confié certains secrets. Ceux-ci vous seront dévoilé dans le pli qui accompagne ces quelques lignes d'excuses. Je ne puis encore que m'en remettre à votre coeur pour me pardonner de ne pas être là pour répondre à vos questions. Bien cordialement, votre ami, Le Bossu.
PS : Je serai là pour répondre à vos questions quand vous en aurez besoin.

Lucie pausa délicatement la lettre sur le lit, et décacheta le petit rouleau. Elle lut la missive ( HJ : MP ).Puis elle le posa sur ses genoux...

Cela faisait longtemps que Lucie était dans sa chambre, elle ne sortait pas, ne réagissait pas suite à la missive de l'empereur... C'était le petit matin.
Tout à coup on frappa à la porte.

Mademoiselle, c'est Le Bossu, votre ami. Je suis enfin revenu. Ouvrez s'il vous plait, nous avons à parler.

Le Bossu attendait patiemment devant la porte, les gens qui passaient dans le couloir se demandaient comment un être aussi laid, pouvait espérer quoi que ce soit d'une telle beauté.

Lucie n'avait pas bougé depuis qu'elle avait lut la missive de Napoléon. Elle cherchait un moyen de l'aider, mais en réalité elle était en quelques sortes sous le choc. Elle qui était si naïve n'aurait jamais put penser ça.

Elle revint à la réalité alors qu'elle reconnut une voix, familière, derrière la porte. Elle se leva, posa la missive sur le lit et alla ouvrir au Bossu.

"Mon cher ami, c'est toujours un plaisir de vous revoir, entrez je vous prie."

D'un geste de bras elle accompagna ses paroles. Elle attendit qu'il soit entrer avant de refermer la porte derrière lui.

"J'espère que la raison pour laquelle vous avez dut rejoindre l'un des maréchal n'est pas trop grave?!", affirma-t-elle plus que questionna-t-elle.

Elle fit quelques pas dans la pièce avant de s'asseoir sur une chaise. D'un geste de main elle invita Le Bossu à faire de même.

Elle semblait hésiter à poser une question, mais elle savait très bien, du moins elle se doutait de sa présence en ce lieu. Elle se décida enfin à poser cette question.

"Comment? Que puis-je faire pour l'aider? Comment les démasquer?"questionna-t-elle avec une trace d'inquiétude dans la voix.

Lorsqu'on lui avait dit qu'elle devenait la maîtresse de l'Empereur cette idée l'avait légèrement dérangée. Elle était venue ici pour demander de l'aide et voilà qu'elle était devenue maîtresse. Mais au fil du temps elle avait appris à le connaître, et à l'apprécier, d'où son inquiétude en ce moment.

Elle regarda le Bossu avec espoir. Elle savait que lui pourrait la conseiller et même peut-être la rassurer. Il était vrai qu'il était loin d'avoir une stature de grec, mais pourtant il était aux yeux de Lucie quelqu'un de pratiquement indispensable. Elle n'éprouvait aucune pitié pour lui, pas même une curiosité, simplement de la sympathie.

Le Bossu contempla un instant Lucis d'un sourire discret et sincère. Puis il posa sa main sur la sienne.

Ecoutez moi, l'empereur a besoin de vous c'est une certitude, ni douté même pas ! Il m'a tout confié dans sa chambre avant de partir. Pour cela je vous fournirai les informations dont vous avez besoin, ne serait ce que des comptes rendus de mes réunions avec le gouvernement, les genres de choses à laquelle votre rôle officiel vous bloque l'accès.

Le conseiller regarda très tendrement Lucie.

Mais surtout faites attention à vous ! Je sais que vous n'êtes pas forcément à votre aise ici, et j'en suis désolé, peiné et gêné... Mais c'est le moment de montrer à tous ceux qui ne voit rien d'autres en vous qu'une "poupée", votre importance et votre détermination... Votre force de caractère !

Le bossu se resaissi un instant, vit la missive sur le lit, et repris.

Voilà, dans un futur proche différentes missions diplomatiques seront envoyés. J'aimerai que vous acceptiez le moment venu de prendre part à l'une de celle-ci. Je sais que vous feriez une bonne représentante de notre nation !
En attendant, je vous confie les clés des rumeurs et des murmures du Palais. Soyez au courant de ce qui se dit, sur l'empereur, le gouvernement, la nation... Cela nous sera très utile.
Voilà, ce sont les principaux rôles auxquels vous serez rattachés, si vous acceptez, naturellement. L'empereur a autant confiance en vous qu'en moi. Si vous l'aimez, ou tout du moins l'apprécié, vous serez faire le bon choix.

Le Bossu se leva, et se dirigea vers la porte, avant de prendre la poignée, il se retourna ete contempla une dernière fois le visage de Lucie, un visage sans aucune peur, sans aucune terreur, sans une aucune inquiètude...

Votre première mission, serait d'aller rendre visite à notre nouveau ministre des armées. C'est lui que j'ai rencontré il y a peu. Il a envoyé une mission en Vendée. Pour le moment, tâchez de prendre contact avec lui comme avec tout élément se rapprochant de près ou de loin à notre gouvernement. Essayer d'apprendre tout ce que vous savez sur lui... Je vais vous faire parvenir un document relatant ce que je sais sur lui, c'est à dire très peu de chose...

Le bossu sorti de la pièce. Au bout d'une heure, on frappa à la porte, pendant que Lucie réfléchissait encore à l'attitude à suivre. Le jeune homme timide venait lui apporter une feuille, que Lucie lue. Elle remercia le jeune homme et resta à réfléchir dans sa chambre.

Lucie avait tout écouté sans rien dire, sans rien exprimé. On aurait dit qu'il était atteinte, mais elle était simplement en train de réfléchir. Lors de discussions aussi importantes que celles-ci, on pourrait croire que la jeune Lucie était totalement idiote. Mais ça n'était vraiment, vraiment pas le cas. Elle était simplement, polie en premier lieu et laissait la personne parler, mais aussi et surtout elle se concentrait elle ne voulait pas perdre un seul mot, une seule expression, rien de se qui se disait.

Les seules réponses qu'elle lui donnait étaient des réponses transmises par des regards. Parfois doux, d'autres fois énervés, ou encore tristes.

Elle le regarda sortir toujours sans dire un mot. Autant elle était belle mais autant il lui arrivait souvent d'être silencieuse, très silencieuse, voir muette.

Lorsqu'elle entendit frapper à la porte elle revint doucement à la réalité. Elle prit la feuille et la lut. Elle fit les cents pas dans la chambre durant plusieurs minutes. Puis elle sortit de la chambre, résolument décidée à faire quelque chose.

Elle traversa les couloirs et se dirigea vers les écuries. Elle prit un cheval blanc, et elle le monta en amazone et sans selle. Puis elle quitta le palais et ses alentours pour se diriger vers le palais de maréchaux. Encapuchonnée de la cape d'une des servantes qu'elle avait pris au passage, nul ne pouvait vraiment la reconnaître.

Arrivée sur place elle feindrai l'ennui- bien que ça ne soit pas vraiment une feinte, mais plus la réalité- et elle commencerait alors à parler avec ce fameux nouveau ministre des armées, qu'elle n'avait encore même jamais vu. Il ne pourrait sans doute pas oser mettre une jeune femme à la porte, du moins elle l'espérait vivement.

Ca n'était sans doute pas vraiment comme ça que le Bossu voulait qu'elle rencontre le ministre, mais elle en avait marre de toute ces facéties. Et en plus ça lui permettait de sortir un peu de ses dégourdire les jambes et les pattes de ce somptueux cheval.

*Et après tout, je ne prend pas de risques, enfin pas vraiment.* pensa-t-elle alors que le cheval allait au galop.