Voyage fatiguant !

L'empereur venait de rentrer il jetta son lourd manteau sur son lit, et s'assi à son bureau une main sur la joue.

"Quel voyage ! Fatiguant ! Usant ! "

Puis il regarda par la fenêtre.

"Bon, et bien je vous parlerai de la Prusse une fois que les membres du gouvernement seront là. Mais les nouvelles sont bonnes. J'espère que vous avez fait du bon travail Bossu ?"

L'être déformé bessa la tête poliment.

"Je sais que vous avez fait du bon travail... Ne vous inquiètez pas."

Pendant que les servants enlevaient les affaires de l'empereur des valises, les hommes discutaient de choses et d'autres, oubliant un instant leur haute position dans la société...

Et puis on frappa à la porte.

L'empereur eu un rapide coup d'oeil vers le Bossu.

"Entrez !"

De Ghelderode avait été informé de l'arrivée de l'Empereur dès qu'il avait passé la frontière. Il s'empressa de faire atteler une calèche dès qu'il eut passé les portes de la Ville... Il avait toujours eu un sentiment mélé d'admiration et de méfiance vis à vis de cet homme que ses soldats surnommaient "le petit Caporal". Il avait fait parti des membres de son entourage lui ayant conseillé de se faire sacrer Empereur, et surtout il desirait au plus haut point que l'Empereur assure sa succession, trop de complots et de haines grouillaient autour du trône, un heritier aurait assuré la pérénité du pouvoir. Cet angoisse de securité avait de tous temps été son but, la periode revolutionnaire avec ses troubles à laquelle il avait participé activement et notamment la chute du Roi qu'il jugeait trop mou et dénué d'ambition lui avait permis de connaître la force de caractere de Bonaparte, il en était sur, l'Etat avait besoin d'un grand homme, et lui même pour ses affaires personnelles avait besoin d'un protecteur puissant lui apportant richesses et reconnaissance. Il ferait son possible pour servir la gloire de l'Empereur à moins que cet homme ne précipite la France dans le chaos, il trouverait bien alors moyen de servir un autre maître.En attendant sa charge, ses fonctions l'obligeaient à servir de son mieux...Aussi accourut il au Palais pour presenter ses hommages...
Au Palais dont il connaissait les moindres recoins il gravit quatre à quatre les étages et frappa à la porte de l'Empereur. Il entendit les injonctions de Napoleon l'invitant à entrer...

---- "Mes hommages Sire, dit il en voyant l'homme dans sa tenue de voyage, j'ai appris votre retour à Paris et sans délai je me presente pour vous presenter tous mes respects et savoir si vous avez fait bon voyage..?"
Il s'appercut alors de la presence du Bossu dans un coin de la pièce, il s'adressa alors à lui avec Politesse, en s'inclinant légèrement:
--- "Bonne journée Monsieur, je suis content de vous revoir, nous avons j'en suis sur beaucoup de choses à parler concernant les derniers évenements de Paris..."

L'Empereur nota déjà le regard de De Ghelderode vers son conseiller. Il connaissait l'Homme. Il l'appréciait, le voir intégrer son gouvernement ne pouvait être qu'un signe positif.

"Le voyage a été plus que long ! Cela fait du bien de revenir chez soi ! Je ne vous l'apprendrai pas ! "

Là dessus l'empereur se leva et alla serrer la main de son "invité".

"Mais je vous en pris faites comme chez vous... Le Bossu n'a pas encore eu le temps de m'expliquer votre rôle exactement. Voulez vous quelque chose pour vous restaurer? "

L'Empereur demanda à un serviteur du vin, de l'eau, et des biscuits.

"En tout cas des denrées ne vont pas tarder... Bon, et bien de quoi voulez vous parler avec mon conseiller? "

Il remarqua que le nouveau ministre était gêné de la présence des autres personnes autour de Napoléon.

"Laissez nous, Monsieur De Ghelderode, Le Bossu et moi. Ne nous dérangez que si c'est un autre membre du gouvernement ou aussi important."

Les hommes ne comprirent pas trop, et furent un peu vexés d'être pris de haut par ce nouvel arrivant. Une fois qu'ils fussent sortis, l'Empereur repris.

"Eh bien, allez y, n'hésitez pas, que se passe t il? Qu'avez vous appris? "

---Sire, je vous remercie de me recevoir. Je vous informe de la reorganisation des services de Police que mon prédecesseur a laissé dans un état lamentable. Je reconstitue un reseau d'informateurs, lance un recrutement important de fonctionnaires, comme vous le savez Sire : "La Police ne se fait pas avec des enfants de choeur" aussi je recrute dans tous milieux des hommes surs, qui n'ont pas peur de se colleter aux malfrats et dont ils connaissent les pratiques, je ne desespère pas de recruter un element interessant : un certain Vidocq, notamment.
--- Nos recherches portent sur les milieux Royalistes en protegeant certains d'entre eux (des émigrés rentrés recemment en France)qui nous permettront de percer leurs complots. Mais egalement les milieux Jacobins, pour ceux ci un fait recent a été porté à ma connaissance, il s'agit des agissements d'un certain Guy Henry s'exprimant au nom d'un groupuscule se faisant appeler "Les Fils de la Liberté", cet homme a essayé de monter le peuple contre votre personne, son harangue au peuple a été rapide et nous n'avons pu l'interpeller sur le fait, cependant certains de mes hommes sont sur sa piste et j'espère vous annoncer prochainement son interpellation...
--- J'ai été informé de l'arrivée sur le continent d'un espion anglais, sur lequel nous n'avons pour l'instant aucun element, cependant grace à l'enquete effectuée dans les milieux royalistes je pense pouvoir mener l'enquête à son terme...
--- Les agissements deplorables du Général Moreau ont trouvé un theatre dans une taverne de la Capitale dans laquelle ce general a été à l'origine d'une rixe avec mort d'hommes, nous n'avons pu etablir pour l'instant les raisons de cette rixe ni qui le général tentait de rencontrer dans ce lieu, une souriciere a été etablie, son portrait a été diffusé à nos informateurs, nous l'aurons je vous l'assure...
--- Voici Sire la relation de mes premieres recherches commencées depuis mon installation au Ministere depuis peu de temps...


De Ghelderode fit une pause apres ce long exposé, due également à l'entrée d'un laquais apportant la collation demandée par l'Empereur...[/i]

L'Empereur eu l'air surpris...

Et bien ! En voilà du travail pour un homme nouvellement nommé. Moreau? Il a déjà quitté le navire?

Napoléon eu une minute de silence...

Bien, gardez un oeil sur Moreau, j'ai confiance en lui, mais gardez quand même un oeil dessus ! On ne sait jamais, il était peut être en mission, et vos hommes vont peut être empêcher sa bonne marche... Enfin bon, au cas où mieux vaut s'en référer à mon remplacement...

Il se tourna vers le Bossu, qui nia de la tête.

Bizarre, mais bon, donc ne restez pas trop longtemps en place avec votre piège, parce que pendant ce temps là je pense que beaucoup d'autres choses peuvent se passer. Quand à ses "Fils de la Liberté", c'est cela dites vous? Et bien je ne les connais absolument pas ! Y aurait il un lien entre les deux selon vous? Moreau et ce groupe? Mais bon, essayez de dégoter des informateurs pour en savoir plus. En tout cas c'est du très bon travail ! Je tiens à vous féliciter pour cela ! J'aimerai bien attendre un petit peu avant de commencer l'exposé de la situation exact avec la Prusse. En attendant asseyons nous, si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas !

Les trois hommes s'asseyèrent au bureau, les questions fusaient sur le passé de De Ghelderode.

Et comme précédemment, on frappa à la porte.

Cette fois-ci il ne s'agissait que des denrées que l'empereur avait demandé.

"Bon je crois que nous avons assez attendu, au pire des cas, si ils veulent vraiment rencontrer l'empereur, et bien ils viendront plus tard ! Ou j'irai moi même les voir !"

L'empereur pris un biscuit sec du plateau, et le passa au Bossu qui fit de même, et donna le plateau a De Ghelderode.

"Bien messieurs, que vous le savez j'étais en Autriche afin de signer différents papiers garantissant nos lois sur ces terres. Au final, tout c'est a peu près bien passé. Toutes les terres que nous avons gagné, la Belgique, le Tyrol, sont à la France. Ceci est un bon point, et c'est le bon point ! Il a fallu quand même que je place mon armée à la frontière de la Prusse pour "accélérer" un peu les choses.

Napoléon se racla légèrement la gorge.

"Excusez moi. Donc voilà, mais le plus important, et qui est la mauvaise nouvelle est l'Alliance qu'ont signé l'Angleterre et la Russie, je vous le dis ce ne sont pas des rumeurs. S'ils venaient à attaquer rapidement nous serions pris en étau... Donc je cherche un moyen de discréditer l'un envers l'autre quel qu'il soit. Si vous avez une idée je suis preneur. Sinon je ferai venir une délégation russe pour signer un pacte de non aggression. Je ne sais trop que faire...

L'empereur posa son coude sur son genou, et son menton sur sa main.

Le Bossu était resté là la tête en arrière en réfléchissant... Il posa sa cheville droite sur sa cheville gauche et joigna ses mains.

Monsieur, déjà vous nous dites que ce ne sont pas des rumeurs... Soit, dans ce cas, il nous faut comme vous le dites agir. Nous avons ici le ministre de la Police, je pense que c'est une mission toute trouvée que d'enquêter sur les ressortissants anglais, russes, ou en relations avec ces pays pour obtenir des informations.

Les deux autres écoutaient très attentivement ce que le conseiller proposait.

Voilà, nous nous mettons de notre côté quelques renseignements sur des aristocrates, des politiciens, toute cette population influente. Ainsi nous les faisons chanté... Et ce traité d'Alliance peut être contrecarré au cas où. Voilà.
Qu'en dites vous?

Napoléon semblait convaincu par ce plan, il suffisait juste ensuite de trouver les "proies"...

L'Empereur réfléchit longuement.

Et bien moi je suis partant, il me semble que ceci est une réflexion de prévention que nous avons eu. Maintenant reste à savoir ce que vous en pensez mon cher?

Napoléon désigna le ministre de la Police.

Qu'en pensez vous? Est ce un plan réalisable? Quels sont les chances de succès?

Il avait pris un regard grave, ses mains étaient légèrement crispées.

Un message vint à l'Empereur.

Celui-ci se leva. Prit la direction de la porte.

Bossu, vous reprenez le commandement, je dois y aller, une rebellion au Nord de l'Italie.
Quelque chose de plus grave encore peut être !

L'empereur prit ses affaires les plus importantes, et fit sonner le rassemblement. En moins de 3h, tout était près.

Puis dans un nuage de poussières, il parti...

Le Trone, a nouveau , restait vide séant .

Qui donc , entretemps,

tiendrait les propos de ses courtisans ?

La rumeur enfle , cette folle perverse,

Qui donc , Maintenant, lui tiendra

ce machoir entre les dents ?